Troublant

Publié le par Nostradamus

Vive la littérature française... !

" Que peut-il ? Tout. Qu'a-t-il fait ? Rien.
Avec cette pleine puissance,
en huit mois un homme de génie eût changé la face de la France,
de l'Europe peut-être.
Seulement voilà, il a pris la France et n'en sait rien faire.
Dieu sait pourtant que le Président se démène :
il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant
créer, il décrète ; il cherche à donner le change sur sa nullité ;
c'est
le mouvement perpétuel ; mais, hélas ! cette roue tourne à vide.
L'homme qui, après sa prise du pouvoir a épousé une princesse
étrangère
est un carriériste avantageux.
Il aime la gloriole, les paillettes, les grands mots, ce qui sonne, ce
qui
brille, toutes les verroteries du pouvoir. Il a pour lui l'argent,
l'agio, la banque, la Bourse, le coffre-fort. Il a des caprices, il faut
qu'il les satisfasse. Quand on mesure l'homme et qu'on le trouve si petit
et qu'ensuite on mesure le succès et qu'on le trouve énorme, il est
impossible que l'esprit n'éprouve pas quelque surprise. On y
ajoutera le cynisme car, la France, il la foule aux pieds, lui rit au
nez, la brave, la nie, l'insulte et la bafoue ! Triste spectacle que
celui
du galop, à travers l'absurde, d'un homme médiocre échappé ".

  Victor HUGO, dans " Napoléon, le petit "
  Réédité chez Actes Sud
au sujet de Napoléon III

Publié dans non rien

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B
oh là là, ce blog va avoir des problèmes...on ne raille pas impunément Napoléon Le Petit, fût-ce en citant Victor Hugo
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U
Excellente cette note historique! Si je puis me permettre une anecdote humoristique, il parait qu'à l'occasion du coup d'État du 2 décembre 1851 il aurait dit à Louis Eugène Cavaignac "Foutredieu, veuillez déguerpir, gueux". Ah ça, il n'avait pas la langue dans sa poche!
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C
no comment...
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